COMMUNIQUE
DE PRESSE
de
l'Assemblée générale des enseignants du lycée Marguerite de
Valois réunie le 2 avril
Après
plus d’un mois de mobilisation, alors que le rectorat était resté
sourd à notre protestation, aussi bien face aux voies de recours
traditionnelles (refus en Conseil d’Administration, envoi d’un
texte de protestation signé par la très grande majorité des
professeurs du lycée et soutenu par les deux fédérations de
parents d’élèves) que face à des actions plus inédites
(occupations, cours devant l’Hôtel de ville ou en plein air,
etc.), nous avons amplifié la protestation mardi 27 mars par une
journée de grève, un SOS collectif et spectaculaire, ainsi que par
une demande d’audience auprès de Mme le Recteur de l’Académie
de Poitiers. Dès le jeudi 29 mars, cette demande était acceptée.
Elle se tiendra le 5 avril.
Nous
nous préparons à celle-ci en gardant le sens et l’esprit de la
protestation depuis le début. Nous avons en effet initié un
mouvement large, spontané et solidaire, à travers des actions
menées par des syndiqués et des non syndiqués. Rejoints par les
parents d’élèves dans la plupart de nos initiatives, nous
rejetons la Dotation Horaire Globale pour la rentrée 2012 et ce
qu’elle implique du point de vue de la qualité de l’enseignement
pour nos élèves et pour nous. Nous sommes indignés par une logique
comptable aveugle qui ruine, depuis trop d’années, ce qui fait
encore l’humanité et le sens de notre métier, ce qui rend
possible l’instruction et l’éducation de nos élèves. Nous
dénonçons la précarisation du service public d’éducation à
travers les suppressions de classes et les sureffectifs dans celles
qui restent (conséquence prévisible de plusieurs années de
destruction de postes), la suppression des options et des
dédoublements, les changements incessants de programmes, imposés
sans réelle concertation, etc.
C’est
pour cela qu’aujourd’hui 3 avril, nous crions « danger » ;
en plantant ces tentes, symboles de classes à sauver et d’un
service public qui se précarise.
On
nous dit que les nécessités budgétaires font loi, que l’austérité
est de rigueur, que le système éducatif doit s’adapter. Nous
n’avons pas peur de résister ici à ceux qui veulent croire et
faire croire qu’il n’y a pas d’alternative. Nous voulons
redonner du sens à notre travail et prolonger le débat à
l’occasion d’une 3ème
soirée d’occupation. Nous invitons à nouveau parents, élèves,
collègues d’autres établissement, citoyens … Lors de cette
occupation, nous présenterons les dernières semaines de
mobilisation à travers une exposition de textes, tracts et photos,
puis nous prolongerons les discussions sur les questions de fond,
celles que nous avons déjà rencontrées depuis le début, celles
que ne sauraient ni esquiver ni résoudre l’audience au Rectorat.
Après
Jean-Pierre Vernant et Marguerite de Valois, nous voudrions
aujourd’hui penser à Jacqueline de Romilly. Dans la mer, avec ses
mille éclats et scintillements, il y a comme « un rire
innombrable » disait-elle en citant Eschyle. Et ce rire
innombrable c’est aussi le nôtre : non nous n’avons pas
peur d’opposer à une prétendue logique comptable et technicienne
le scintillement de nos vies, de notre indignation, de nos doutes et
de nos questionnements.
Voir aussi : La Charente Libre
Sud Ouest
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