samedi 14 avril 2012

Campement du 3 avril

 


Photo : source  La Charente Libre


Journée du 3 avril 2012
COMMUNIQUE DE PRESSE
de l'Assemblée générale des enseignants du lycée Marguerite de Valois réunie le 2 avril

Après plus d’un mois de mobilisation, alors que le rectorat était resté sourd à notre protestation, aussi bien face aux voies de recours traditionnelles (refus en Conseil d’Administration, envoi d’un texte de protestation signé par la très grande majorité des professeurs du lycée et soutenu par les deux fédérations de parents d’élèves) que face à des actions plus inédites (occupations, cours devant l’Hôtel de ville ou en plein air, etc.), nous avons amplifié la protestation mardi 27 mars par une journée de grève, un SOS collectif et spectaculaire, ainsi que par une demande d’audience auprès de Mme le Recteur de l’Académie de Poitiers. Dès le jeudi 29 mars, cette demande était acceptée. Elle se tiendra le 5 avril.
Nous nous préparons à celle-ci en gardant le sens et l’esprit de la protestation depuis le début. Nous avons en effet initié un mouvement large, spontané et solidaire, à travers des actions menées par des syndiqués et des non syndiqués. Rejoints par les parents d’élèves dans la plupart de nos initiatives, nous rejetons la Dotation Horaire Globale pour la rentrée 2012 et ce qu’elle implique du point de vue de la qualité de l’enseignement pour nos élèves et pour nous. Nous sommes indignés par une logique comptable aveugle qui ruine, depuis trop d’années, ce qui fait encore l’humanité et le sens de notre métier, ce qui rend possible l’instruction et l’éducation de nos élèves. Nous dénonçons la précarisation du service public d’éducation à travers les suppressions de classes et les sureffectifs dans celles qui restent (conséquence prévisible de plusieurs années de destruction de postes), la suppression des options et des dédoublements, les changements incessants de programmes, imposés sans réelle concertation, etc.
C’est pour cela qu’aujourd’hui 3 avril, nous crions « danger » ; en plantant ces tentes, symboles de classes à sauver et d’un service public qui se précarise.
On nous dit que les nécessités budgétaires font loi, que l’austérité est de rigueur, que le système éducatif doit s’adapter. Nous n’avons pas peur de résister ici à ceux qui veulent croire et faire croire qu’il n’y a pas d’alternative. Nous voulons redonner du sens à notre travail et prolonger le débat à l’occasion d’une 3ème soirée d’occupation. Nous invitons à nouveau parents, élèves, collègues d’autres établissement, citoyens … Lors de cette occupation, nous présenterons les dernières semaines de mobilisation à travers une exposition de textes, tracts et photos, puis nous prolongerons les discussions sur les questions de fond, celles que nous avons déjà rencontrées depuis le début, celles que ne sauraient ni esquiver ni résoudre l’audience au Rectorat.
Après Jean-Pierre Vernant et Marguerite de Valois, nous voudrions aujourd’hui penser à Jacqueline de Romilly. Dans la mer, avec ses mille éclats et scintillements, il y a comme « un rire innombrable » disait-elle en citant Eschyle. Et ce rire innombrable c’est aussi le nôtre : non nous n’avons pas peur d’opposer à une prétendue logique comptable et technicienne le scintillement de nos vies, de notre indignation, de nos doutes et de nos questionnements.

Voir aussi : La Charente Libre 
                  Sud Ouest

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